Abécédaire G - le GR491
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Le GR491, ou Guide de référencement de conception responsable de services numériques, est un guide pour réaliser des projets numériques de façon éco-responsable et basé sur les ODD (Objectifs de Développement Durable) des Nations Unies.
L’idée est qu’il soit évolutif, et on l’observe déjà puisqu’il s’appelle GR491 mais aujourd’hui il compte 516 recommandations, avec des degrés variables d’importance.
Il se compose de 8 familles (stratégie, spécifications, UX-UI, architecture, backend, frontend, hébergement, contenu), parce que bien concevoir un projet numérique, c’est aussi prendre en compte tous ses aspects : en amont, pendant et en aval.
En amont du projet, on implique une équipe, on réfléchit au matériel qui sera utilisé, par qui, dans quels locaux, on considère le bien-être des personnes qui vont travailler. Pendant le projet, on travaille sur un design qui prend en compte l’accessibilité, puis le développement va l’appliquer dans son aspect technique. A la fin, en aval du projet, on se concentrera sur tout ce qui touche à la gestion des données. On se posera par exemple la question : « si le projet prend fin, qu’allons-nous faire de toutes ces données ? »
Il s’agit donc vraiment d’essayer de prendre et de considérer dans son ensemble la conception d’un projet numérique. Et le guide accompagne cela.
Un autre aspect intéressant du GR491, c’est comment il recouvre les trois pôles People, Planet et Profit. Englober ces trois éléments lui confère une approche très complè te. Par exemple pour le pôle People, c’est l’accessibilité pour les personnes porteuses de handicap. Pour la partie Planet, ça va être l’idée de diminuer notre flotte de serveurs ou en tout cas la changer pour avoir une consommation différente, et tout cela en gardant en ligne de mire le dernier P, Profit. Parce qu’une société qui n’est pas viable financièrement n’est pas une société pérenne. Elle doit donc générer un minimum de profits pour pouvoir appliquer les deux autres P qui sont Planet et People.
Il y a clairement un avant-après GR491, puisqu’on observe une conscientisation autour de plusieurs de ses sujets. Par exemple, la réflexion autour des flottes de serveurs – comment les gérer, diminuer leur consommation, etc. Le guide n’amène pas grand-chose de nouveau, dans le sens où il pointe surtout des bonnes pratiques qui sont en fait déjà des standards du web (par exemple, que la page se charge vite, qu’elle contienne le minimum d’informations inutiles, etc.). Un certain nombre de recommandations sont des guidelines simples, efficaces et fonctionnelles qui se basent sur des choses qui se font depuis un certain temps dans l’industrie.
Malgré tout, le GR491 apporte une réflexion pour l’interne bien sûr, mais aussi vis-à-vis des clients, de l’externe et de sa conscientisation. Or un ou une client·e, on ne sait pas les forcer à adopter des comportements ou à avoir des réponses par rapport à nos questionnements. Dans un discours tel que celui du GR491, l’idée est de tendre vers quelque chose, d’amener des réflexions puis des solutions. Et quand on parle de conscientiser des client·e·s, c’est aussi les rendre responsables de leur projet fini et de l’utilisation que les utilisateurs et utilisatrices vont avoir de leur site internet.
Le GR491 est finalement intéressant aussi parce que c’est un sujet très politique : ce ne sont que des recommandations, il n’y a pas d’obligations à les faire… Mais cela tend à poser la question de savoir à quel moment est-ce qu’on réfléchit à ses actes. Cela peut amener des réflexions, que ce soit en interne ou en externe. Et c’est ça le but : c’est d’amener une réflexion.
